samedi 11 février 2012

Apprendre à maîtriser les échecs

Bonjour à vous,

Je viens de mettre sur pied des séances de formation pour montrer aux adultes, peu importe l'âge, comment jouer aux échecs. Que vous soyez curieux ou intrigué, que vous vouliez simplement vous lancer un défi ou que vous ayez toujours voulu apprendre comment jouer aux échecs, voilà votre chance! Cette formation s'adresse aux débutants comme aux intermédiaires qui veulent parfaire leurs connaissances de ce noble jeu.

Le jeu des rois ou le roi des jeux

Au moyen-âge, ce jeu était la quasi-exclusivité des nobles des différentes cours royales. Par la suite, les gens instruits et les intellectuels s’approchèrent de ce noble jeu.

De nos jours, tout le monde connait quelqu’un qui joue aux échecs. Mais comment font-ils pour passer de longues heures devant un échiquier et y trouver du plaisir, alors que rien ne semble se passer? Voilà toute la magie que procurent les échecs à qui sait comment y jouer.

Les règles sont faciles à maîtriser en quelques leçons seulement, par la suite c’est de pratiquer patiemment et de polir son jeu. La méthode que j’utilise depuis 6 ans pour enseigner les échecs dans les écoles primaires de la région montréalaise est issue de l’Association Échecs et Maths qui existe depuis plus de 25 ans. Cette méthode à fait ses preuves et elle donne des résultats très intéressants par sa simplicité et son efficacité. En peu de temps, vous pourrez vous aussi maîtriser les échecs.

Une formation adaptée

Que vous soyez ignorant des rudiments de base de ce jeu ou que vous en ayez quelques vagues notions déjà apprises, la formation saura s’adapter à votre niveau. Nous avons 8 modules d’apprentissage composés chacun de plusieurs leçons. Vous progressez rapidement alors, cette formation suit votre vitesse sans problème, vous avez de la difficulté avec une notion en particulier alors, les modules sont là pour vous et je vous aiderai à rendre cet apprentissage agréable, facile et avec des résultats concrets.

Chaque leçon se divise en 2 parties, une théorie en début de leçon suivit de sa mise en pratique. Alors, c’est facile, ce que vous venez d’apprendre vous l’appliquez tout de suite, ainsi la mémorisation se fait graduellement et avec facilité.

Matériel requis

Vous fournissez une table, deux chaises (car ça se joue à deux), un échiquier avec les pièces, un crayon et je fournis tout le matériel de formation comprenant les feuilles d’exercices, les examens et les certificats de réussite.

La durée

Une session dure 10 semaines à raison d’une leçon par semaine qui dure 1 h 30. Dans cette session, vous avez facilement le temps de passer un module avec succès.

Plein de bénéfices pour votre santé

C’est un jeu fascinant qui fera appel à vos habiletés intellectuelles et à vos immenses capacités mentales. En plus de vous amuser, les échecs vous aideront à développer votre mémoire, votre concentration, votre attention, votre sens de l’observation, votre esprit d’analyse. De plus, vous passerez d’agréables moments à jouer facilement, peu importe votre état de santé. Pas besoin d’être un athlète pour jouer aux échecs! Seulement de s’assoir sur une chaise devant une table et de bouger quelques pièces avec un partenaire de votre choix. C’est une activité calme et plaisante à la portée de tous. Aucune restriction, si vous savez jouer aux cartes, vous pouvez jouer aux échecs. Aussi simple que pour faire un gâteau, ça prend les ingrédients puis la recette et le tour est joué. Osez vous surprendre et surprendre votre entourage.

Si l'apprentissage de ce jeu vous intéresse, laissez-moi un commentaire ou un message privé avec vos coordonnées (nom, téléphone et courriel) et je communiquerai avec vous pour les détails.

Au plaisir de vous apprendre,

Sylvain

jeudi 22 décembre 2011

Autre façon de gagner


En analysant ma partie que j'ai gagné avec assez de facilité, j'ai trouvé une autre façon de gagner avec plus de ravage encore. Bien que le résultat aurait été le même, je vous laisse deviner l'autre coup que j'aurais pu jouer au 21e coup des blancs.

Il est toujours intéressant et instructif d'analyser ses parties même celles qu'on gagne pour y déceler comment on peut améliorer son jeu.

Le jeu d'échecs continue même quand la partie est finie. Trouver les variantes c'est multiplier ses possibilités de mieux jouer.

Je vous donnerai la réponse sous peu...

mardi 23 février 2010

Les Échecs et la réussite

Il m’a été offert de donner suite à mon article intitulé : « Les échecs et les valeurs de vie » paru dans le dernier numéro de Portfolio. Quand j’ai su que le thème de l’actuel numéro était la réussite, j’en fus ravi.

J’avais écrit deux paragraphes dans mon dernier article sur la compétition dont je me ferai un plaisir de pousser un peu plus loin la réflexion avec vous. Je disais :

La compétition
« La richesse du jeu d’échecs hormis sa diversité de combinaison dans son jeu, c’est qu’il nous confronte davantage à nous-mêmes qu’à notre partenaire de jeu. Je dis sciemment partenaire de jeu et non adversaire, car posons-nous la question sur la compétitivité et la relation avec nos proches. En effet, est-ce qu’un adversaire accepterait de jouer avec nous? C’est une éducation à transmettre avec urgence à nos jeunes.

La compétition doit céder le pas au plaisir du jeu. Plaisir qui implique deux participants donc ultimement deux gagnants! La victoire n’est pas sur l’autre, mais sur soi. Faire de notre mieux, telle la devise du scoutisme, permet aux deux joueurs de sentir que la véritable réussite est dans l’amélioration de soi. »

Qu’est-ce que la réussite?

Il y a quelques années, j’ai lu un livre intitulé : « Les relations humaines, secret de la réussite » d’Elmer Wheeler, Éd. Un monde différent ltée. Je voudrais vous citer quelques lignes de sa préface qui sauront vous plaire. Afin de ne pas alourdir l’article, j’ai retranché quelques phrases qui n’étaient pas pertinentes à mon propos.

« Comment se frayer un chemin dans la vie? Enfants, nous avons tous eu nos rêves, nous avons tous bâti nos châteaux en Espagne. Chacun a rêvé un jour d’être médecin, avocat ou homme d’affaires, infirmière, épouse ou femme de carrière; dans la vie réelle : qu’est-il advenu de nos rêves? Nous nous sommes retrouvés comptable ou ménagère ou engagés dans quelque activité quotidienne. Nous avons toujours nos rêves et nous pouvons encore les réaliser.

Qu’attendez-vous de la vie?
Nous étions un groupe d’amis rassemblés dans mon cabinet de travail de Sizzle Ranch (ranch du grésille), à Dallas, Texas; la discussion portait sur des hommes que nous connaissions et qui avaient réussi dans la vie.

À un moment donné, la conversation tomba et un garçon de 5 ans, assis au pied de la cheminée et ayant l’air distrait, en profita pour me regarder droit dans les yeux et me demander : « Dites, monsieur Sizzle (monsieur Grésille), qu’est-ce que c’est, un homme qui a réussi? »

Je me suis senti sur la sellette et suggérai que pour lui répondre convenablement, il était préférable que chacun écrive sur une feuille de papier sa définition de la réussite; après quoi nous déciderions de la meilleure formule.

Un jeu des plus étonnants

Nous sommes sept dans mon cabinet de travail. Évidemment, quand j’ouvre les sept papiers, j’y lis sept définitions différentes.

Pour l’un, réussir consiste à atteindre le bonheur. Un autre prétend qu’une personne qui a du succès gagne beaucoup d’argent pour sa famille et ses vieux jours. Un autre prétend que l’on atteint le succès lorsque l’on vit de manière à être respecté par les autres. Pour un autre, on ne peut considérer qu’un homme a réussi que s’il consacre sa vie au service d’autrui. Alors que nous discutons toujours de ce qui fait le succès d’une vie, le garçon fait preuve d’une nouvelle inspiration. « Pourquoi on ne regarde pas dans le dictionnaire? » demande-t-il candidement, comme seuls les enfants le font.

L’avis du dictionnaire
Cette idée semble un bon moyen de régler la question. Je sors donc mon dictionnaire et j’y cherche le mot « succès » dans le sens de « réussite ».

Et je lis :
Succès : le fait, pour quelqu’un, d’obtenir ce qu’il a cherché, de parvenir à un résultat souhaité.

Là-dessus, Gene Flack prend la parole et dit : « J’ai l’impression que nous avions tous tort. Le succès, c’est tout simplement l’accomplissement de ce qu’on a voulu faire ou avoir, quoi que ce soit ».

John D. Murphy enchaîne : « Nous avons tous voulu donner notre idée personnelle de ce qu’une personne selon nous, devrait accomplir, comme chacun de nous désire quelque chose de différent dans la vie, réussir ne signifie pas la même chose pour tous ».

La véritable réponse à la question « Qu’est-ce qu’une personne qui a réussi? » sera tout simplement : « Une personne qui a obtenu ce qu’elle désirait ».

Un objectif peut être grand ou petit. On peut désirer un million de dollars ou prononcer une bonne allocution. Un enfant peut désirer que son père lui achète des bonbons.

Certains veulent se marier, d’autre écrire un livre ou construire un bateau; d’autres encore changer de métier, obtenir de l’avancement ou avoir un rendez-vous avec une belle secrétaire, ou bien modifier une mauvaise habitude.

Il n’en reste pas moins que si vous avez eu ce que vous désiriez, vous avez obtenu le succès, vous avez réussi!

Que désirez-vous?
La scène précédente m’a amené à réfléchir. Qu’est-ce que vous attendez de la vie?

La réussite, c’est obtenir ce qu’on veut de l’existence. J’aime cette définition; elle ramène le succès à des dimensions plus réalistes. La réussite n’est plus quelque concept philosophique flou, mais une réalité, bien concrète, qu’on peut étudier ou analyser.

Ces dernières réflexions nous ont fait entamer une nouvelle discussion. Mon ami Clyde Phillips nous demande : « Pour quelles raisons certains atteignent-ils tous les objectifs qu’ils se fixent alors que d’autres ne subissent que des échecs? »

Qu’est-ce qui fait que certains sont ‘gagnants’, et d’autres ‘perdants’ au jeu de la vie? C’était une bonne question, claire et précise.

Owen Nicholls suggère : « Y aurait-il certaines notions, certaines méthodes qu’on pourrait mettre en pratique pour réussir, quel que soit le but visé? »

Un autre affirme : « D’après moi, c’est essentiellement une question d’éducation supérieure. » Mais immédiatement, quelqu’un d’autre souligne que plusieurs de ceux qui ont obtenu du succès n’avaient que peu ou pas d’instruction conventionnelle.

L’instruction n’est qu’une partie de la solution
La dernière remarque est fort juste lorsqu’on considère que Thomas Edison n’est allé à l’école que pendant trois mois. Abraham Lincoln était pratiquement autodidacte. Benjamin Franklin n’est jamais allé à l’école. Les frères Wright n’étaient pas des savants de métier, mais des réparateurs de bicyclettes.

« Ce doit être une question de chance, dit un autre, ceux qui réussissent ont tous les atouts en main. Ou bien ils épousent la fille du patron ou bien ils sont nés dans l’or et la soie ».

« Que pensez-vous de Charles Curtis, l’ancien vice-président des États-Unis? » demande d’une voix douce mon ami mexicain, le Señor G. Guajardo Davis. Curtis était né dans un village amérindien et gagnait sa vie en conduisant un taxi.

Puis le professeur Hovey surenchérit : « Une récente enquête, portant sur 143 hommes à la tête de nos plus grosses entreprises, a démontré que le salaire moyen de ces personnes à leurs débuts ne s’élevait qu’à 13,40$ par semaine. C’est loin d’étayer la théorie selon laquelle ils auraient eu toutes les chances de leur côté dès le départ! »

Qu’est-ce qui fait un gagnant?
Flack intervient : « Je crois que nous suivons à nouveau une mauvaise piste. Nous sommes d’accord pour dire que réussir signifie atteindre ou réaliser ses objectifs. Or, étant donné que dans la vie tout ce qui nous arrive nous vient obligatoirement des autres ou à cause des autres, je pense que le principal ingrédient du succès, c’est l’aptitude à bien s’entendre avec les gens! »

Si nous voulons aboutir à quelque chose, nous devons vendre nos idées aux autres et surtout leur vendre l’idée de nous aider.

Naissance de l’art de se vendre soi-même
Ce garçon de cinq ans avait réellement actionné quelque chose. Je n’avais jamais pensé à appliquer des techniques de vente éprouvées à des individus.

Je n’arrivais pas à chasser cette idée de mon esprit. Aussi ai-je commencé à prendre en notes chaque fois que je rencontrais des personnes arrivées. Je leur posais des tas de questions sur leur conception de la réussite.

Lorsque j’ai étudié mes notes sur ces centaines de cas actuels de succès bien vivants, j’ai découvert qu’ils avaient une chose en commun :

Ils savaient tous se vendre aux autres!
Ils savaient se vendre à leurs employés ou leur employeur et obtenir la collaboration et la loyauté des autres. Ils savaient se vendre à leurs amis, à leurs proches, à leurs voisins, à tous ceux qu’ils côtoyaient quotidiennement. Ils savaient vendre leurs idées. Ils savaient amener les gens à faire ce qu’ils désiraient leur voir faire. Ils savaient en outre comment se faire accepter et faire passer leurs idées.

C’est ainsi qu’en me basant sur mes observations actuelles et sur mes recherches historiques, je me suis mis à écrire ce livre pour vous aider à obtenir ce que vous attendez de la vie.

Tout réside dans ce que vous faites… et dites!

Les quatre points de la formule de Wheeler

1er point : « Ne forcez pas les gens à boire, donnez-leur soif! » On peut conduire un cheval à l’abreuvoir, mais on ne peut le forcer à boire; on peut conduire le jeune homme à l’autel, mais on ne peut le forcer à dire ‘oui’ sans le traditionnel couteau dans les reins.

2e point : « Ne vendez pas un emballage vide. » Les pochettes surprises s’avèrent souvent décevantes; aussi, mettez quelque chose de valeur dans ce que vous offrez aux autres. Plus vous offrirez aux gens, plus ils abonderont dans votre sens. On ne va pas très loin en offrant moins que l’on reçoive.

3e point : « Mettez-vous au diapason des autres. » Vous pouvez leur avoir donné soif et être prêt à leur offrir beaucoup; si vous ne vous méfiez pas et ne vous accordez pas aux autres, vous ne réussirez pas à vous vendre ni à vos amis ni aux autres. Synchronisez votre pensée sur les autres. Étudiez leurs sujets d’intérêt, leurs passe-temps, leurs ambitions; troquez-leur ce que vous avez à offrir contre ce que vous désirez en échange.

4e point : « Faites participer les autres. » Si vous voulez que les autres vous aident, faites-les participer à ce que vous entreprenez. Laissez-les pénétrer dans votre intérieur. Une personne que vous laissez dehors au froid ne sera pas très enthousiaste pour vous aider. Transformez les ‘tu’ et les ’je’ en ‘nous’. »
Fin de l’extrait du livre. Voyons à présent comment appliquer ces principes au jeu d’échecs.

Faire une réussite de ses échecs.
Je dis souvent à la blague qu’il est important de faire une réussite de ses échecs. Tout jeu implique une notion de victoire, donc de réussite.

Mais qu'est-ce que la réussite dans un jeu comme celui des échecs? Elle est subjective et donc, sujette à diverses interprétations selon chacun.

La réussite? Quelle réussite?
Pour certains, c’est la formule compétitive :

1- De gagner une partie.
N’est-ce pas le but ultime de toute partie d’échecs? Sans cela, à quoi sert le jeu? Jouer pour ne pas gagner ou pour perdre serait un non-sens. Il existe d’ailleurs une variante du jeu appelé anti-échecs qui déclare vainqueur celui qui le premier perd toutes ses pièces.

2- D’avoir le point.
Pour départager les gagnants d’un tournoi, il y a un système de pointage qui donne pour une victoire : 1 point, pour une partie nulle : ½ point et pour une défaite : 0 point; ce qui permet une stratégie pour remporter un tournoi en ne recherchant qu’une nulle de plus que son plus proche adversaire.

3- De battre son « adversaire ».
Ici nous sommes dans la compétition la plus traditionnelle. À savoir, prendre le dessus sur l’autre, jouer le jeu d’un mécanisme de domination. Avoir du pouvoir sur l’autre en gagnant contre lui.

4- D’être le champion.
C’est viser la suprématie. Il n’y a qu’un but : finir premier, seulement premier. Cela implique un entraînement intensif de plusieurs heures par jour, de compétitionner à tous les niveaux et d’analyser rigoureusement toutes ses parties pour en déceler les points forts et pour accroître ses performances.

Pour d’autres, c’est la formule participative :

5- D’avoir du plaisir.
N’est-ce pas également le but d’un jeu? Se récréer? Il n’y a rien de répréhensible à se divertir, à jouer pour le plaisir du jeu, sans plus. On parle ici d’une partie amicale, où la qualité du moment passé vaut plus que le résultat qui en fin de compte importe peu.

6- De participer.
Le plaisir de se retrouver en groupe dans un tournoi pour vivre l’expérience du jeu d’échecs en mode compétition de masse où le résultat importe pour certains (ceux qui veulent gagner) et moins pour d’autres (ceux qui veulent seulement en faire l’expérience).

7- D’être fier de soi.
Se lancer le défi d’apprendre ce jeu qui peut sembler rébarbatif pour certains et fort amusant pour d’autres. Se prouver, quel que soit son âge, que l’on peut apprendre un tel jeu. Quelle joie!

8- De s’améliorer.
Développer avec patience et détermination ses compétences. Aller toujours plus loin dans sa compréhension du jeu avec un souci de parfaire ses connaissances et de maîtriser les principes qui s’y retrouvent.

Peut-il y avoir réussite sans compétition?
À cette épineuse question, je réponds non. Mais, encore là, quelques nuances s’imposent. Est-ce la compétition à tout prix, au détriment de l’autre, sans aucune retenue ni considération? Absolument pas!
Il faut laisser le moteur de la compétition aiguillonner nos jeunes dans les sillons de la réussite.
Réussir à tout prix est à proscrire. Cependant, la réussite sans la compétition serait une vaine chimère. Mais alors, de quelle compétition pourrions-nous faire la promotion? De l’autocompétition. De la compétition envers ses performances passées. Se dépasser soi-même. Aller au-delà de soi.

Être meilleur qu’hier, voilà, la véritable victoire ultime qui ne fait pas de victime.

La réussite ou l’excellence?
Cela nous amène une autre question : atteindre la réussite ou viser l’excellence?

Enseigner à nos jeunes, le dépassement de soi, l’amélioration et l’autoreconnaissance de son potentiel est la plus belle forme de satisfaction qui existe sur terre.

Réussir dans l’adversité.
Peut-on réussir dans l’adversité? Non, mais face à l’adversité, oui! C’est une question d’attitude. Je dis souvent à mes jeunes dans mes classes d’échecs : « même si tu perds la partie, tu peux gagner quelque chose, apprend pourquoi tu as perdu et retient-le pour ne plus le faire et ainsi tu gagnes de l’expérience. »

Il est navrant de voir des gens qui oublient pourquoi et comment ils ont fait pour gagner et ensuite de les entendre se lamenter sur leurs déboires parce qu’ils échouent et n’ont su rien apprendre de leurs revers.

Ténacité ou acharnement?
Jusqu’à quel point dois-je lutter pour gagner une partie? Cela dépend du tempérament du joueur, de l’enjeu de la partie et des chances de gain. Ceux qui n’aiment pas perdre vont lutter ‘in extremis’ sans grand résultat autre qu’une frustration plus vive. D’autre part, la combativité est de mise si l’on veut réussir à gagner quelques points dans un jeu comme les échecs.

En conclusion, laissons la compétition aux compétiteurs et la participation aux participants; que tout le monde y trouve sa place avec par-dessus tout le plaisir du jeu. Car au fait c’est bien d’un jeu qu’on parle et il ne faudrait surtout pas l’oublier.

-30-

mardi 26 janvier 2010

Les échecs et les valeurs de vie

Quel drôle de titre me direz-vous? Écrire un article sur les échecs et les valeurs de vie, où l’auteur veut-il bien en venir? En fait, il s’agit de dresser un parallèle entre le jeu d’échecs et les valeurs de vie qui nous concernent tous.

Depuis quelques décennies, je m’intéresse aux multiples facettes de ce fascinant jeu que sont les échecs particulièrement celles qui touchent les similitudes avec la vie courante.

Voyons quelques exemples :

Le temps
Dans le jeu comme dans la vie, il y a une variable incontournable qui se nomme le temps. Cet élément qui parfois semble nous couler entre les doigts sans que nous puissions y faire quoi que ce soit, du moins c’est notre impression, mais c’est un leurre.

Le temps est là, implacable et réparti avec justesse et justice pour chacun de nous. Chaque joueur ayant passé le stade de débutant (celui où le temps n’est pas vraiment tenu en compte) doit prendre en considération cette variable et y penser tout au long de la partie pour ne pas être en pression de temps et risquer de perdre par ce facteur au détriment de son partenaire de jeu.

Dans notre quotidien, il en va de même, tenir compte du temps qui nous est donné comme un cadeau et décider ce que nous allons en faire de la façon la plus efficiente possible.

L’espace
Le jeu se situe dans un espace limité de 64 cases (8x8) bicolores sur une surface plane en deux dimensions. Mais ce n’est qu’en théorie. Un Roi qui est retranché dans un coin ou encore sur une bande du jeu est plus à l’étroit dans ses déplacements que dans le centre du jeu, alors, la relativité d’Einstein est encore présente dans cette dimension du jeu.

Comme dans la vie, je peux me sentir coincé dans un espace restreint, mais je peux laisser aller mon âme aux confins de l’univers et me sentir ainsi totalement libre et sans limites.

Le matériel
En plus de la planche de jeu, l’échiquier, il y a les 32 pièces : 16 blanches et 16 noires. Parfait équilibre des forces en présence, du moins au début. Le but du jeu qui est de mettre le roi adverse échec et mat, exige de vaincre le matériel du partenaire de jeu, de rompre l’équilibre dès le début du jeu.

Plus la partie avance et plus cet équilibre se complexifie. En plus de sa dimension matérielle, sa situation dans l’espace sur l’échiquier et son temps restant alloué pour la partie à chaque joueur font de ce jeu une expérience ludique d’une rare difficulté doublée d’une insolite fascination.

Tout comme pour notre existence, dans laquelle nous devons composer avec plusieurs impondérables et pas toujours dans un ordre préétabli, cette variable nous amène à des chemins parfois imprévus, voire périlleux, à faire des choix.

La compétition
La richesse du jeu d’échecs hormis sa diversité de combinaison dans son jeu, c’est qu’il nous confronte davantage à nous-mêmes qu’à notre partenaire de jeu. Je dis sciemment partenaire de jeu et non adversaire, car posons-nous la question sur la compétitivité et la relation avec nos proches. En effet, est-ce qu’un adversaire accepterait de jouer avec nous? C’est une éducation à transmettre avec urgence à nos jeunes.

La compétition doit céder le pas au plaisir du jeu. Plaisir qui implique deux participants donc ultimement deux gagnants! La victoire n’est pas sur l’autre, mais sur soi. Faire de notre mieux, telle la devise du scoutisme, permet aux deux joueurs de sentir que la véritable réussite est dans l’amélioration de soi.

Le respect
Là encore, le jeu nous l’enseigne avec beaucoup de simplicité et d’efficacité. Respecter qui, respecter quoi? Le partenaire, le matériel, les règles du jeu et l’environnement sont autant de facettes de cette valeur fondamentale trop souvent banalisée et reléguée au second plan.

À présent, les gens ne respectent que ce qu’ils ont perdu ou ce qu’ils sont presque sur le point de perdre. Quand nous sommes confrontés à respecter les gens, ceux-ci prennent alors un sens différent pour nous. Il en va de même pour les choses, les règles et l’environnement.

La patience
Quand j’étais jeune adulte, je jouais souvent dans des tournois d’échecs avec de fort bons joueurs et l’un d’eux me servit une leçon que je n’ai jamais oubliée. Il me dit : « Si tu veux devenir un bon joueur d’échecs, tu dois apprendre à jouer assis sur tes mains. » Je ne comprenais pas vraiment le sens de ses paroles. Il m’expliqua que de jouer trop hâtivement allait me faire perdre plus de matchs que d’en gagner et que pour éviter cela, prendre le temps de poser ses mains sous mes cuisses allait m’aider à mieux réfléchir et m’éviter de jouer trop précipitamment.

Quelle valeur que la patience! Montrer aux jeunes à prendre leur temps alors que nous passons tout notre temps à leur dire de se dépêcher. Le respect de l’autre passe aussi dans cette attente non seulement tolérée, mais acquiescée. Se donner le temps de bien faire les choses comme disait mon père.
Dans un monde trépidant où les automobilistes coursent pour aller prendre ça relaxe, quel paradoxe! Donner aux jeunes un instant d’éternité pour leur laisser savourer toute l’ampleur du moment présent.

Le droit à l’erreur
Quand je débute une classe d’échecs avec des jeunes, je leur donne mes 5 règles de fonctionnement dont celle-ci : que chacun, nous avons droit à l’erreur. Donner la chance de ne pas perdre la face parce que quelqu’un a fait une erreur. En somme, être magnanime. Combien de conflits, mineurs au départ, cesseraient d’exister si les parties en cause se donnaient le droit à l’erreur et l’accordaient à l’autre?

La bonne attitude
J’explique aussi ce qu’est une bonne attitude de gagnant ou de perdant. Je leur dis que le véritable gagnant est celui qui apprend de sa partie. Donc deux gagnants potentiels. Reconnaitre la victoire de l’autre et en être fier pour lui, voilà la vraie bonne attitude.

La prise de décision
Donner aux jeunes la possibilité de décider, de faire des choix et d’en assumer toutes les conséquences, voilà une magnifique formation pour les adultes de demain.

Le sens des responsabilités est tributaire de la prise de décision et de l’acceptation inconditionnelle des conséquences qui en découlent.

J’interdis, dans mes classes, l’utilisation des effaces, car aux échecs comme dans la vie, on ne peut recommencer une chose qui est déjà accomplie. On ne peut que faire mieux la prochaine fois. Une des règles du jeu stipule : Pièce touchée, pièce à jouer; pièce lâchée, pièce jouée. Cela force les jeunes à réfléchir avant d’écrire n'importe quoi, car le crayon est parfois plus rapide que la réflexion.

Les étapes du jeu

L’ouverture
La partie d’échecs peut être assez facilement comparée à la vie. Le début de la partie ou l’ouverture (la naissance) permet aux joueurs de faire des choix qu’ils devront assumer tout au long de la partie. Par exemple : un pion poussé ne peut être reculé.

Le milieu
Puis vient le milieu de la partie où les stratégies (orientations) et les tactiques (combinaisons) canaliseront les forces en présence. C’est généralement dans cette étape du jeu qu’on reconnaitra la personnalité du joueur. Est-il du type offensif ou défensif? Plus positionnel ou plus tactique? Encore là, les nuances sont de mises.

Une des qualités des bons joueurs d’échec est la capacité de s’adapter à son partenaire de jeu. Si le jeune ne pense qu’à jouer son cavalier sans tenir compte des coups de son partenaire de jeu alors, il perdra à coup sûr cette partie.

La finale
Ici se retrouve le fruit des décisions prises dans l’ouverture et du développement dans le milieu de partie. Action égale réaction.

Il y a un facteur de chance dans le jeu d’échecs, celui de profiter des opportunités que notre partenaire nous offre. S’il fait une erreur de calcul dans une combinaison alors, saurai-je l’exploiter?

Bien que la finale se déroule avec un matériel assez réduit, une plus grande précision est requise sans quoi nous donnerons à notre partenaire de jeu un avantage indéniable.

Notes sur l’auteur :
Sylvain Daigle, un joueur d’échecs depuis plus de 40 ans, enseigne les échecs dans les écoles primaires depuis 3 ans en collaboration avec l’Association Échecs et Maths. Depuis octobre 2009, il donne aussi son enseignement dans les écoles à domicile.